[ Voîla une intro ]
À vous, qui, par delà les âges, connaîtrons l’issue de nos vies, de nos envies et de nos vices. À vous, qui, peut-être, rêverez de terres un peu moins consumées par les couleurs enflammées du sang.
Quatre jours ont passés depuis l’équinoxe d’automne,
Exilé. Des terres nouvelles s’ouvrent à moi, détritus jeté par-delà les mers en guise de peine. J’aurai, jusqu’au tout dernier instant de ma vie mortelle, cru en la justice vindicte, la dévotion et la repentance, mais vainement : « Nous méritons souvent la blâme, lorsque sous couleur de dévotion et d’action pieuses,». Cela est vrai, mais que dire de l’innocence d’une vie qui a encore tout à vivre, tout à apprendre? J’ai tué et, maintenant, mes mains sont salies de sang. Ô, les dieux !, retirez les ombres conjurées sur ma dévotion et laissez-moi me repentir. Prenez ma famille inexistante et mon désir insoupçonné de résipiscence, mais voyez ma foi inébranlable et ma force, car elles embrassent votre effigie.
Cette décision était peut-être hâtive, mais il n’est pas question de faire une fois de plus volte-face et craindre l’avenir. Mon seul amour, je sens sur le pont de navire le souffle humide des vents de la mer, votre caresse qui m’est destinée.
Les côtes vertes de mon pays natal s’éloignent et m’arrachent une larme, mais l’ouverture de par-delà le monde de la mer m’oblige à poursuivre.
Ici, sur le nouveau continent qu’est Fantastic et qui a encore tout à donner, où les forêts n’ont rien de dégradé, je vivrai enfin mon immortalité ma peine et ma solitude..